EPUISEMENT OU BURNOUT PARENTAL ?
L’épuisement parental qu’est ce que c’est ?
C’est un état de fatigue intense émotionnel et physique dû à des responsabilités parentales, un stress chronique une démotivation et une perte de sens dans son rôle de parent.
Parmi les causes :
– un manque de ressources ou de soutien pour remplir ce rôle sans chercher à aller au delà de soi même.
– une grande pression dû à un idéal sociétal ou personnel ou encore l’impact d’une enfance particulière à réparer, ou de circonstances exceptionnelles impactant notre façon d’être parent: un grand changement, un trauma, la maladie…
Epuisement parental ou burnout parental ?
J’ai choisi de te parler d’épuisement parental et non de burnout pourquoi ?
Par prévention !
Nous avons tous une responsabilité face à l’épuisement parental des personnes qui nous entourent. Nous pouvons être attentifs à tous les signes: la lassitude, la fatigue, le stress … et agir dessus : sur notre propre épuisement ou accompagner les autres.
La nuance est donc là : en observant tôt et en se mobilisant on peut agir avant que l’épuisement n’atteigne son paroxysme qui serait le burnout : un état dépressif avec ce sentiment physique et émotionnel d’épuisement tellement total que se relever paraitrait impossible et que quoi que nous fassions ce serait insuffisant, inefficace…
4 raisons de te parler d'épuisement parental :
1. UN ANTI CERNE NE FAIT PAS TOUT ! Sérieusement bas les masques, attaquons nous au sujet plutôt que de se suradapter !
2. EN TANT QUE PRO : dans mon cabinet de thérapeute d’Aix, 80% des femmes qui viennent me voir sont touchées par l’épuisement parental. Mais ce n’est jamais cette problématique qui est mise en avant, parfois même elles ne viennent pas pour elles mais pour leur enfant…
2. DU COTE PERSO : je suis entrepreneure et maman de 2 enfants… Avoue que rien que par cela… cela s’explique…
Non, j’ai véritablement été sujette à l’épuisement parental et même au burnout, (même si dans le 2nd cas plusieurs autres choses étaient en jeu)
Cela peut être long et pénible de s’en relever si on attend trop, pour moi ça l’a été… Dans tous les cas tous les efforts sont sources d’apprentissage. Aujourd’hui je garde un point de vigilance, j’ai des moyens d’actions et je me félicite à chaque fois que je me repose oui, oui …
3. DES CHIFFRES ALARMANTS :
👉Dans une Étude Ifop en 2022 – 40% des mères interrogées ont déclaré qu’elles pourraient un jour faire face au burn-out.
👉En mai 2024, un rapport de Santé Publique France apporte un nouvel éclairage, en révélant que 6 % des parents seraient en burnout parental
👉 »En France, ils seraient 900 000 à être « au bout du rouleau ». Ils ou plutôt elles, car les mères représentent deux tiers des personnes concernées par ce phénomène. « Néanmoins, il est important de ne pas essentialiser : ce n’est pas parce que les femmes seraient plus fragiles ou sensibles qu’elles constituent la plus grande partie des personnes en burn-out, mais bien parce qu’elles continuent à porter 60 % des soins et de l’éducation des enfants, explique Isabelle Roskam. « extraiti du journal Le Point du 9/07/2024
4.L’EPUISEMENT PARENTAL EST SOUVENT MUET En effet rares sont les parents qui osent demander de l’aide. Pourquoi ? Souvent dans une société où la performance est reine , l’épuisement parental est vécu comme une contreperformance, un signe de faiblesse. Pourtant c’est un cri du corps et de l’esprit pour prendre soin de soi.
Quels sont les signes de l'EPUISEMENT PARENTAL?
1. EPUISEMENT PHYSIQUE :
– la fatigue physique persiste de façon constante, le parent est à bout de force
-on constate une perte d’énergie, le parent se sent complètement vidé
– une incapacité à se reposer à récupérer malgré le sommeil
– s’occuper de son enfant parait insurmontable
2. EPUISEMENT EMOTIONNEL
– un sentiment d’épuisement mental, voire même des troubles de la mémoire
– une irritabilité, tout est trop, l’enfant même peut être perçu comme une agression
– des difficultés avec ses émotions qu’il s’agisse de détachement total ou de tempêtes émotionnelles ou juste la sensation de les subir
3. DETACHEMENT EMOTIONNEL LIE A LA PARENTALITE
– sentiment de distance ou d’indifference face à ses enfants, l’enclencehement du mode pilote automatique pour se protéger
– une difficulté à avoir des ressentis émotionnels concernant ses interactions parentales: joie, satisfaction
4. UN SENTIMENT D’INEFFICACITE
– un sentiment d’échec, l’impression de ne pas être un bon parent, d’échouer dans ses missions
– un sentiment d’écrasement et de fatalité de ne pas être et de ne pas pouvoir être à la hauteur
– une baisse de l’estime de soi et de l’image de soi en tant que parent au point de fantasmer la fuite de ce rôle
Quelles sont les causes de l'EPUISEMENT PARENTAL ?
L’épuisement parental nait d’un déséquilibre entre les causes de stress et les ressources pour y faire face. Petit à petit le parent s’épuise à combler ce déséquilibre jusqu’à l’épuisement et au burnout. C’est la prolongation de ce stress sans les moyens de l’apaisement qui conduit à l’épuisement parental.
Les facteurs de stress et les ressources se classent en 5 types selon Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak :
1.personnel :
par ex: un trauma de l’enfance poussant à être un parent idéal
2. socio démographique:
par ex: une femme qui devrait porter 60% des soins de l’enfant, tout en étant une sportive accomplie et une business woman une mère exemplaire tout ça en 24h chaque jour
3. situationnel :
par ex : un changement de type, nouveau poste, retour à la maison…
4.relation avec l’enfant :
par ex: un besoin spécifique dans l’éducation de l’enfant nécessitant plus d’investissement que prévu
5. familial : par ex: une opposition entre les parents sur la nature des soins , l’orientation de l’éducation à apporter à l’enfant
Chaque personne avec son histoire de vie accordera plus ou moins de poids à chaque facteur de stress et y fournira une réponse différente.
Il existe donc de multiples circonstances, situations qui peuvent conduire de multiples personnes à l’épuisement parental…
Egalement : manque de temps pour soi, soucis financiers, problèmes de santé, conflits familiaux, difficultés dans la gestion du stress…
Idéal et société sont des facteurs très présents et très fréquent dans l’épuisement parental :
La pensée commune de devoir tout donner pour son enfant pour être un bon parent ou encore le culte de la parentalité idéale au détriment de tout ce qui fait que tu vis ta parentalité aujourd’hui et non pas celle de quelqu’un d’autre ou d’une norme à laquelle se conformer.
QUI PEUT ETRE CONCERNE PAR L'EPUISEMENT PARENTAL ?
Au delà de la responsabilité commune que nous pouvons avoir envers chacun et envers soi même pour briser les tabous et aider notre entourage…
Chaque parent peut être concerné touché par l’épuisement parental à n’importe quel moment de sa vie.
Rien qu’en cabinet à Aix, j’ai vu des personnes touchées par l’épuisement parental:
– qui sont en parcours de PMA qui s’épuisent sur un idéal de parentalité à venir jusqu’à se poser la question de chaque aliment ingéré, chaque pensée à diriger vers la conception…
– des jeunes mères qui vont au delà d’elles mêmes dans les premiers mois années de leurs enfants
– des parents démunis devant des traumas de leurs enfants qui donnent tout et même plus pour qu’une autre vie soit possible
– des mères qui ses sentent en décalage avec le monde environnant et s’épuisent pour prendre la responsabilité d’un monde meilleur
– des mères bientôt à la retraite qui s’investissent au delà de leur santé mentale pour préserver celle de leurs enfants déjà jeunes adultes
– des pères aussi, qui s’imposent l’impossible en tant que chef de famille
Ce n’est pas une question d’âge, il n’y a pas de profil type même si les injonctions sociétales font beaucoup peser l’épuisement parental sur les femmes.
Rien n’est systématique, toutefois il existe des conduites à risque :
– le perfectionnisme
– l’hyper contrôle
– la culpabilité
– un idéal de parentalité et d’environnement
– la peur du jugement des autres
– le manque de soutien
– la difficulté à exprimer, identifier ses besoins et envies
– la pensée qu’être un bon parent c’est d’abord tout donner à son enfant